29.10.07

Festival IMAGE DE VILLE du 9 au 16 novembre 2007

Depuis sa création en 2003, Image de ville s'impose dans le paysage culturel local et national.


A l'échelle de la ville d'Aix-en-Provence et de l'agglomération du Pays d'Aix, rayonnant sur le département des Bouches-du-Rhône et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, le festival du film sur l'architecture et l'espace urbain constitue désormais une proposition culturelle originale.
Autour du film cinématograpique, il représente un espace singulier sur un sujet d'intérêt majeur.
Loin de toute esprit de compétition, Image de ville est un carrefour culturel et artistique unique dans le paysage des festivals de cinéma qui, fort de son implantation régionale, construit son rayonnement national.

Tout au long des 4 premières éditions, le festival du film sur l'architecture et l'espace urbain développe son ambition, celle de valoriser le film cinématographique comme regard sensible sur l'architecture et l'espace urbain, et d'organiser, pour une large diversité de publics, le dialogue entre cinéastes, architectes et professionnels de l'aménagement urbain.
Ces premiers rendez-vous ont été, chaque année, l'occasion de proposer, autour d'une thématique originale, une programmation cinématographique qui réunit fiction et documentaire, films du répertoire et avant-premières.

La prochaine édition d'Image de ville se déroulera du 9 au 16 novembre 2007, à Aix-en-Provence.

Une cinquième édition qui trouvera son prolongement à Paris, du 23 au 26 novembre, accueillie par la Cité de l'architecture et du patrimoine, au Palais de Chaillot.

Nous serions tous habités par un même rêve, celui de la maison.
Tous en quête de cette maison tant désirée.

Que recèle ce rêve ?

Et la maison ? Se résume-t-elle au seul logement, un toit et quatre murs, à un simple décor ? N’abrite-t-elle pas bien plus que le seul « besoin » de se loger ? N’est-elle pas là pour protéger un « feu » essentiel ? Notre désir d’habiter. Ce désir qui consiste à connaître, à se connaître pour renaître.
En quelque sorte, la maison pour être présent au monde et à autrui.

Notre rêve de maison, le cinéma et l’architecture s’attachent à lui donner forme.
Mais l’architecture et le cinéma savent-ils encore construire des maisons ?

Comment la maison peut-elle demeurer une invitation à la rêverie d’habiter ?
Alors qu’aujourd’hui, elle est plutôt le signe fort de notre « société des individus » et favorise le « vivre entre soi », au péril de nombre d’équilibres.
Comment le cinéma et l’architecture donnent-ils corps à notre rêverie d’habiter ?
Le cinéaste et l’architecte peuvent-ils encore être des rêveurs de demeure, tout au moins bâtir pour abriter notre rêverie d’habiter ?

Cette 5ème édition d'Image de ville sera l’occasion d’interroger la question de l’habiter, de revisiter le mythe de la maison et de (re)découvrir les réponses que le cinéma et l’architecture ont apportées.

Vendredi 09 Novembre 2007

Hor.
Titre
14h30
Beetlejuice, de Tim Burton
16h30
House / Baït, de Amos Gitaï
18h30
La chute de la maison Usher, de Roger Corman
20h30
L'inhumaine, de Marcel L'Herbier - projection exceptionnelle


Samedi 10 Novembre 2007

Hor.
Titre
10h00
"Faut-il détruire le mythe de la maison individuelle ?"
10h00
"La maison, des histoires..." - documentaires
11h00
carte blanche à Laurent Roth - Mistral (avant-première)
12h30
ouverture de librairie
14h00
"La maison, des histoires..." - documentaires
14h00
carte blanche à Laurent Roth - Trois maisons
16h00
Raconte-moi ta maison... par Monique Eleb, sociologue
16h30
carte blanche à Laurent Roth - J'ai quitté l'Aquitaine
18h00
La maison de... Frédéric Ramade et Jean-Philippe Vassal
18h30
Une maison à Jérusalem, de Amos Gitaï
20h30
La maison de... Amos Gitaï


Dimanche 11 Novembre 2007

Hor.
Titre
15h00
La maison de... Buster Keaton - ciné-concert
16h30
La maison de... Jacques Tati


Lundi 12 Novembre 2007

Hor.
Titre
10h00
Image de ville à l'Ecole supérieure d'Art
10h30
"La maison, des histoires..." - documentaires
11h30
carte blanche aux Instants Vidéo - partie 1
14h00
"La maison, des histoires..." - documentaires
14h00
Image de ville à l'Ecole supérieure d'Art
14h00
Le septième continent, de Michaël Haneke
14h30
carte blanche aux Instants Vidéo - partie 2
16h10
La vie est un roman, de Alain Resnais
16h30
La maison de... Alfred Hitchcock
18h00
Bleu des villes et Qui passé là !
18h15
Jour après jour, de Jean-Paul Fargier
18h30
De nouvelles maisons pour demain !
20h30
Psychose, de Alfred Hichcock
21h00
La maison de... Paul Chemetov


Mardi 13 Novembre 2007

Hor.
Titre
09h30
La maison de... Buster Keaton - ciné-concert
10h00
"Plans de situations"
10h30
"La maison, des histoires..." - documentaires
13h30
Histoire de la villa
13h30
Nanouk l'esquimau, de Robert Flaherty
14h00
"La maison, des histoires..." - documentaires
16h00
La maison de ville, un patrimoine aixois
18h15
Beetlejuice, de Tim Burton
20h30
La chute de la maison Usher, de Roger Corman
20h30
La maison de... José Alcala et Thierry Paquot


Mercredi 14 Novembre 2007

Hor.
Titre
09h30
"La maison, des histoires..." - jeune public
10h00
Le livre d'architecture aujourd'hui
10h30
Mon oncle, de Jacques Tati - Ciné des Jeunes
14h00
"La maison, des histoires..." - documentaires
14h30
La maison de... Aure Atika
14h30
Mon oncle, de Jacques Tati - Ciné des Jeunes
16h30
La maison de... Jean Prouvé
20h30
Le 7ème continent - La maison de Jean-Pierre Raynaud
21h00
La collection Architectures - soirée spéciale


Jeudi 15 Novembre 2007

Hor.
Titre
09h00
Le château ambulant, de Hayao Miyasaki
09h30
"La maison, des histoires..." - jeune public
09h30
Monster house, de Gil Kenan
10h00
La collection Architectures - la fabrique d'un film
10h30
"La maison, des histoires..." - documentaires
14h00
"La maison, des histoires..." - documentaires
14h15
Psychose, de Alfred Hichcock
15h30
La maison de... Alain Resnais
16h30
La chute de la maison Usher, de Roger Corman
18h00
De la maison du bonheur à la maison de l'horreur
18h15
La vie est un roman, de Alain Resnais
20h30
La maison, de Manuel Poirier


Vendredi 16 Novembre 2007

Hor.
Titre
09h00
Le château ambulant, de Hayao Miyasaki
09h30
"La maison, des histoires..." - jeune public
09h30
Monster house, de Gil Kenan
10h30
"La maison, des histoires..." - documentaires
15h00
House / Baït, de Amos Gitaï
16h00
L'âge du home movie
16h15
Une maison à Jérusalem, de Amos Gitaï
18h15
La maison aux oiseaux - projection inédite en France
19h00
Des maisons d'architectes - soirée de clôture partie 1
22h00
ciné-concert - soirée de clôture partie 2


Vendredi 23 Novembre 2007

Hor.
Titre
19h00
La maison de... Buster Keaton - ciné-concert
21h00
La maison aux oiseaux - projection inédite en France


Samedi 24 Novembre 2007

Hor.
Titre
11h30
La maison, des histoires d’enfance et de famille
20h00
La maison, des histoires d’utopie


Dimanche 25 Novembre 2007

Hor.
Titre
14h00
La maison de... Alfred Hitchcock
17h30
De la maison du bonheur à la maison de l'horreur
20h30
Nue propriété, de Joachim Lafosse


Lundi 26 Novembre 2007

Hor.
Titre
14h00
La maison, des histoires de vie et d'architecture

25.10.07

Conférence le Jeudi 25 octobre
Eduardo Souto de Moura Architecte à Porto

Lieu
: [13008] [mac] musée d'art contemporain - 69 av. d'Haîfa - 13008 Marseille
Renseignement : 04 91 82 71 04
Horaires : 20h
Conditions accès :

Organisation : ENSA-Marseille (Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Marseille) - 184 Av. de Luminy - Case 924 - 13288 Marseille cedex 924
Téléphone : 04 91 82 71 04


16.10.07

Crise immobilière ?



Allez un peu de propagande dans le registre Jusque là tout va bien... ça va faire plaisir à Gaudin ! Ah au fait, c'est un article trouvé dans le Figaro Magazine du 12 octobre 2007. Là on comprend mieux la teneur de l'article sur notre ville remarquable et son maire remarquable aussi :

Marseille, toujours un vaste chantier

Depuis qu'Euroméditerranée a insufflé voilà quinze ans un vent de dynamisme à la ville, Marseille n'en finit pas de construire, de réhabiliter, et a inauguré, au début de l'été, son tramway. Pour autant, les travaux ne sont pas terminés, plusieurs ZAC étant en cours. A l'est de la ville, ce sont les quartiers du Rouet et de la Capelette. Ce dernier, à vocation résidentielle, va élargir l'offre de logements tout en proposant certains équipements de loisirs comme le Palais de la glisse. Près de la gare Saint-Charles, c'est aussi tout un ensemble de logements, environ 500, vendus autour de 4 000 euros/m2 qui vont voir le jour. Les secteurs nord ne sont pas en reste avec la ZAC des Hauts-de-Sainte-Marthe avec plus de 700 logements. «C'est le dernier grand espace marseillais, 150 hectares, à conquérir qui domine la ville avec vue sur Notre-Dame-de-la-Garde et la rade, et qui fait la part belle à la végétation, les pistes cyclables, les cheminements piétons», explique Pierre-Edouard Berger, directeur régional Provence-Languedoc chez Bouwfonds Marignan. Le premier immeuble Chlorophylle se vend autour de 3 200 euros/m2 parking inclus. Enfin, entre le Vieux-Port et Arenc, c'est un immense chantier, la Cité de la Méditerranée, qui devrait démarrer l'an prochain, les permis de construire devant être déposés en novembre : au programme, 2 000 logements, des bureaux avec tours signées Jean Nouvel et Zaha Hadid, le musée des Civilisations de l'Europe et de la Mer... Premier coup de pioche en janvier 2008, et on murmure déjà que les appartements en dernier étage pourraient se vendre 10 000 euros/m2. Prix exceptionnels pour site et produit tout aussi exceptionnel. Et qui ne reflètent pas les prix de la ville oscillant entre 3 100 et 4 500 euros/m2. (...)

no comment !

11.10.07

Un vélo, Un...

Hier, il y avait LE métro,

Aujourd’hui, il y a LE tramway,

Demain, arrive LE vélo…

Et après ?

LE balai en libre service…

½ heure gratuite ! Largement le temps de balayer devant chez soi !

Allez ne soyons pas méchant ! LE vélo, à Marseille, c’est bien. Simplement, ici, ils ont oublié les pistes cyclables et le petit moteur électrique pour monter les pentes.

9.10.07

Clément, Curitiba et Marseille


En lisant le dernier Télérama, je découvre un entretien avec Gilles Clément… Vous savez, le paysagiste-jardinier-écrivain à qui l’on doit le parc André Citroën ou encore le jardin sous le musée du quai Branly. Celui-la même qui le lendemain de l’élection de Sarkozy a rompu tous ses contacts avec l’État pour, je cite : « dénoncer un projet de société qui nous engage tous dans la destruction de la planète ». Voilà, le personnage, référence dans sa matière, homme de convictions qui n’est pas radical que dans son discours comme tant d’autres architectes !

En lisant cet article, je découvre un passage qui pourrait être une source d’inspiration et d’optimisme pour Marseille. À la question du journaliste qui demande si jardiner c’est une éthique, Gilles Clément répond qu’ : « Est jardinier tout être qui prend soin de la vie car il en est tributaire. Quelqu’un qui n’a jamais mis les mains dans la terre peut s’avérer un excellent jardinier planétaire parce qu’il aura tout fait pour protéger la vie, sa diversité et l’équilibre entre les sociétés. Je pense par exemple à Jaime Lerner, urbaniste et maire de Curitiba, au Brésil, une ville passée de 300 000 à 2,3 millions d’habitants en trente ans. Il n’est bien entendu pas jardinier au sens où on l’entend habituellement ! Mais il a imaginé une ville qui s’étend en faisant le moins de dégâts possible, avec des transports en commun quasi gratuits, des circulations en voiture malcommodes, des panneaux de signalisation aux couleurs simples pour que les gens se repèrent même s’ils ne savent pas lire… A Curitiba, le tri des déchets se fait sur la base du troc vert : tous les quinze jours, les gens rapportent les produits recyclables qu’ils ont stockés et on leur donne, en poids équivalent, des fruits et légumes du marché, invendus mais frais. Je pourrais aussi parler des faroles del saber, ces petites bibliothèques gratuites en forme de phare qu’il a fait installer en face de chaque école. Des piá, ces maisons où l’on enseigne aux enfants des favelas comment jardiner, recycler, faire du pain, fabriquer des objets à partir de matériaux recyclables... Bref, Lerner gère sa ville comme un jardin, en pensant aux humains et à tout le reste. ».

Quel rapport avec Marseille ? Voilà une ville, plus grande dans un pays plus pauvre que le notre et qui pourtant innove et invente des solutions de modes de vies pour tous. Voilà la preuve qu’il ne faut pas forcément beaucoup d’argent pour faire des choses et changer la vie des habitants. Ce qui compte, c’est d’avoir des idées et après le courage de les mener à bien. Pas forcément faire comme les autres et copier des solutions prêtes à l’emploi (tram., incinérateurs, Hard Rock Café…) et les faire accepter aux forceps. Mais pour avoir des idées, pour créer des solutions originales vraiment adéquates, encore faut-il avoir une certaine culture urbaine et ça ce n’est pas gagner ici !

3.10.07

De bric et de broques...


Merci à nos confrères de Libération d’avoir remis les choses à leur place à l’occasion d’un numéro spécial sur Marseille (12 pages dans le Libé. du 29/09/07). Merci à eux d’avoir compris dans quelle situation est le débat architectural dans cette ville. Coincé entre une fascination quasi maladive pour un star système qui daigne enfin regarder Marseille comme un terrain de jeu digne de l’ego de ses fameux architectes et la médiocrité crasse d’une municipalité qui n’a pas hésité à vendre tous les terrains disponibles à des promoteurs petits bras, pleutres, d’une nullité sans égale et à la culture architecturale inexistante et conservatrice à mourir (presque de rire !). Merci à Libé. d’avoir eu ce regard extérieur qui explique en quelques lignes l’amateurisme de cette ville et définit en quelques mots la réalité ici : Une ville faite de bric(que !) et de broc. Enfin, merci à eux d’avoir signalé l’existence de notre blog…

2.10.07

Aujourd'hui c'est le jour mondial de l'architecture !!!

Allez voir sur ce site pour en savoir plus :

http://www.uia-architectes.org/texte/france/Menu-2/JMA2.html

Moi, simplement je vous offre deux belles images pour faire la fête...

Les photos ont été prises par Frederic Chaubin (le rédac-chef de Citizen K)

Dans l'ordre : le Druzhba Holiday Center Hall” (Yalta, Ukraine, 1984) et le “Roads Ministry” (Tbilisi, Georgia, 1975)


Super Gaudin sauvera-t'il le MUCEM ?


"Le Musée des civilisations eurompéditerranéennes a du retard mais il se fera" a redit le maire de Marseille hier lors du conseil municipal. Jean-Claude Gaudin va rencontrer ce matin la ministre de la Culture Christine Albanel pour la convaincre de ne pas lâcher le projet.

1.10.07

"Le développement durable va révolutionner l'architecture"

Article trouvé dans Le Monde du 29 septembre 2007;
Propos recueillis par Grégoire Allix

Comment favoriser une architecture "verte" ? A l'occasion du Grenelle de l'environnement, le ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables, Jean-Louis Borloo, consulte l'architecte Françoise-Hélène Jourda. A 52 ans, cette figure de l'architecture française est une des rares spécialistes de la construction écologique dans l'Hexagone. Elle vient de livrer à Bordeaux un musée botanique équipé de serres photovoltaïques et va mettre en chantier en décembre, à Saint-Denis, un immeuble de bureaux qui devrait devenir le premier bâtiment de France à énergie passive.


Une "architecture durable", ça veut dire quoi ?

Pas grand-chose. Je préfère parler d'architecture responsable. Cela implique de répondre aux besoins du présent sans mettre à mal la possibilité des générations futures de répondre à leurs propres besoins. Pour cela, il faut préserver les moyens laissés à leur disposition. On a été irresponsables pendant très longtemps.

Qu'est-ce que ça implique en matière de construction ?

Une bonne gestion de cinq ressources : le sol, les matériaux, l'eau, l'air et l'énergie. Il faut utiliser le moins de terrain possible, densifier et rentabiliser les infrastructures existantes. Privilégier les matériaux renouvelables, récupérables, recyclables. Minimiser le besoin en eau, utiliser la pluie. Ne pas polluer l'air extérieur par des rejets comme ceux des climatiseurs. Enfin vient la question de l'énergie, la plus complexe.

Pourquoi ?

Il faut limiter l'énergie consommée par le bâtiment et par sa maintenance, par l'isolation et en produisant des énergies gratuites et renouvelables, solaires avant tout. Mais il faut aussi prendre en compte ce qu'on appelle l'énergie "grise", consommée par les matériaux eux-mêmes depuis leur production jusqu'à leur traitement en fin de vie. Le bois a une énergie grise très faible ; l'aluminium est très mauvais. Le béton est entre les deux, mais il n'est pas recyclable, gros handicap.

Est-ce que la construction responsable change le visage de l'architecture ?

Le développement durable va bouleverser l'écriture architecturale autant que la révolution industrielle. Nous ne pourrons plus nous référer à la même esthétique. Les bâtiments devront être plus compacts, mais c'est à nous de faire en sorte que cette compacité devienne belle. Il faudra créer beaucoup d'espaces tampons. Ils seront aussi moins largement vitrés. Bref, exactement l'inverse des bureaux qu'on voit pousser dans les nouveaux quartiers de Paris ! Beaucoup d'architectes vont devoir arrêter de se regarder le nombril et de produire des gesticulations de formes.

On ne peut pas dire que les grandes stars de l'architecture donnent l'exemple...

Non ! Le développement durable est une source d'innovation et de plaisir, mais beaucoup d'architectes pensent que ça va les brimer. Pourtant ils ont assez de talent pour en faire un atout. Des bâtiments comme la Philharmonie de Paris de Jean Nouvel, tout en aluminium, sont une horreur du point de vue du développement durable.

Que pensez-vous du label "haute qualité environnementale" (HQE), dont se réclament de plus en plus de projets ?

La HQE, c'était bien au début, ça a sensibilisé les gens. Mais ce label a des effets pervers. On ne peut absolument pas dire que ces bâtiments sont de "haute qualité environnementale". Il suffit d'atteindre quatre cibles sur une liste de quatorze, il n'y a pratiquement pas de contrôle. On voit des bâtiments HQE sans protection solaire et avec la climatisation ! Il y a en France beaucoup trop de labels et pas assez exigeants.

Quelles pistes avez-vous suggérées au ministre de l'écologie ?

Il y a beaucoup d'obstacles à lever. La France a quinze ans de retard sur l'Europe en matière de réglementation et d'homologation de techniques et de matériaux. Par exemple, il est très difficile de réutiliser les eaux de pluie ; on décourage les murs très isolants en comptabilisant leur épaisseur dans la surface de référence de la charge foncière ; il n'y a pas de banque de données sur l'énergie grise des matériaux...

Construire "responsable", ça coûte plus cher ?

Il faut compter entre 10 % et 15 % de surcoût pour faire quelque chose de correct. Cette différence est amortie grâce aux économies d'énergie, mais dans un temps difficile à évaluer : il dépend de l'évolution du prix de l'énergie. Cela peut aller de cinq à quinze ans.

Comment avez-vous mis en oeuvre ces préceptes pour l'immeuble de Saint-Denis ?

C'est un bâtiment compact et démontable en acier et en béton. La façade, légère malgré ses 47 cm d'épaisseur, est en matériaux recyclables. Tout est conçu pour pouvoir transformer facilement les bureaux en logements. On récupère les eaux de pluie pour le jardin, il y a une ventilation naturelle et un rafraîchissement par la masse thermique au lieu de la climatisation... L'isolation permet de consommer très peu d'énergie, qui est plus que compensée par les cellules photovoltaïques en toiture et en façade. En revendant le surplus, l'immeuble devrait même gagner de l'argent.