20.2.09

Ils ne peuvent plus voir les tags en peinture


C'est un « bordel », inscrit à la bombe noire, qui a fait déborder le vase pour Louis. « Ça fait presqu'un an, calcule-t-il, mais ceux juste à côté datent d'il y a une semaine. Marseille n'a déjà pas une très belle architecture, alors si, en plus, on tague tous les murs... » Sur les façades du parking de son immeuble, situé près de Castellane, les tags ont envahi l'espace. Trop, pour Louis, qui décide avec des voisins de créer l'association Rostag. Sa mission : organiser la riposte des habitants face à l'envahisseur graffeur.
« Si vous allez déposer plainte, vous avez de grandes chances de ne pas être suivi. Les autorités ont d'autres choses à faire, note Laurent Verbois, vice-président de l'association. Pourtant, sur les six premiers mois de 2008, une centaine de tagueurs ont été arrêtés à Marseille. Nous avons donc pensé qu'il fallait essayer de se grouper pour être entendus. » Rostag a ainsi déposé, il y a quelques semaines, sa première plainte collective, qui concerne 250 personnes. Dans la plupart des condamnations, les tagueurs doivent nettoyer leurs inscriptions et écopent, en sus, d'une amende, pouvant aller jusqu'à 4 000 euros. « Ce n'est pas de la grande délinquance, on ne demande pas qu'ils soient pendus, reprend Laurent Verbois. On veut simplement réparation du préjudice. Et surtout, qu'ils repeignent les murs. »
Pour la suite, l'association espère mobiliser à ses côtés les grands tagués comme la SNCF, la RTM ou la Poste, ainsi que la municipalité. Cette dernière aurait de bonnes raisons de se mobiliser : chaque année, le nettoyage des tags, qu'elle assure gratuitement pour les particuliers quand l'inscription est située en façade, lui coûte près de 800 000 euros. « De l'argent jeté par les fenêtres », déplore Martine Vassal, adjointe au maire à la Qualité de la ville, qui a décidé de se pencher sur la question.
L'élue a pris rendez-vous avec le parquet de Marseille pour mettre en place une procédure, inspirée de ce qui se fait dans des villes comme Aix ou Grenoble. « Comme les tags sont nettoyés, on manque de preuve, note-t-elle. L'idée, c'est donc de prendre la photo du tag avant le nettoyage et comme ça, si on attrape quelqu'un en train de faire le même, le dossier sera alourdi. » Pour l'instant, l'initiative de la municipalité ne concerne que les graffs ponctuant les murs du centre-ville. « Je fais la distinction entre les tags artistiques et les autres », assure l'adjointe.
Graffeurs artistes contre taggeurs vandales. Ce débat, Guillaume l'a entendu « des milliards de fois ». Mais à 22 ans, ce Marseillais compte déjà huit ans de grafs à son actif. Pour lui, la réalité du terrain n'est pas aussi tranchée. « Il y a de tout chez les graffeurs, explique-t-il. Certains sont polyvalents et font à la fois des fresques et des signatures, d'autres sont très spécialisés, d'autres encore cherchent surtout à taguer dans des endroits difficiles d'accès ou très surveillés. »
Plus attiré par le challenge esthétique, l'étudiant en graphisme s'est spécialisé dans les lettrages élaborés, qu'il peint sur des murs où le tag est toléré, comme vers la Corderie ou près de Luminy. « On n'a pas à faire nos tags là où on n'a pas le droit parce que même si c'est joli, ça ne plaira pas à tout le monde, assure-t-il. On n'a pas à s'imposer. En tout cas, c'est ma démarche. » Un point de vue qui n'est pas partagé par l'ensemble du milieu, en particulier chez les « signeurs » poursuivis par l'association Rostag. « Leur but, c'est d'être vus partout. Ils marquent leur territoire, mais c'est du matraquage, concède Guillaume. Moi, c'est surtout les camions tagués que je ne cautionne pas. Ce sont des particuliers qui n'ont rien demandé et qui, le matin, retrouvent leur véhicule tout dégueulasse. Si le graf, c'est écrire son nom, il y a quand même des valeurs. »


Stéphanie Harounyan
article trouvé dans 20 minutes du 19 février.

9.2.09

BAUHAUS LAB à Marseille

Objet du projet
La création d’un objet architectural transportable et modulable est au centre du projet bauhaus lab Marseille. Le but recherché est de réaménager un espace en suivant une réinterprétation des principes du Bauhaus : utilisation de formes géométriques simples, prédominance de la fonctionnalité, utilisation de matériaux industriels, transparence, couleurs primaires. Le concepteur privilégiera une relecture actuelle de ces préceptes.
Cet espace polymorphe accueillera des ateliers d’artistes multimédia, des conférences sur le thème de l’interdisciplinarité, des workshops multimédia pour enfants et un lieu d’exposition.

Les contraintes matérielles du projet
L’enjeu est de créer une structure transportable car elle sera amenée à être utilisé dans différentes cités européennes, et modulable selon son usage et son site d’accueil. Plus de précisions sur l’ensemble de la manifestation bauhaus lab marseille sur le document fourni « document architecture ». Les aspects concernant l’accueil du public (circulations, places assises environ 50 personnes…), la gestion de l’éclairage et des accès à l’installation devront évidemment être pris en compte.Durée maximale du chantier : 15 joursLa période de construction du projet lauréat est prévue pour la deuxième quinzaine du mois de juillet.
Site d’accueil primaire : la salle Maintenant
La Friche de La Belle de Mai met à disposition la salle «Maintenant ». Cet espace a été conçu comme un espace non-fermé, ouvert à la circulation, consacré aux évènements éphémères. La surface maximale dévolue au projet est de 400 m2 ; sa principale caractéristique est une trame poteaux-poutres de 7m de portée.Le projet proposé devra prendre en compte cette structure sans la considérer comme un élément immuable ou déterminant pour celui-ci, puisque devant être reconstruit dans différents sites.

Les acteurs
Pendant le temps de la résidence (3 semaines), dix artistes européens issus de divers champs artistiques – vidéo, performance, son, photo – travailleront à l’intérieur de la structure. Des conférences ouvertes au public ainsi que des ateliers multimédias pour enfants y prendront place pendant la même période. Lors de la période d’exposition (2 semaines), la structure accueillera les œuvres créées par les artistes.
Budget
Le budget du projet est de 40000 euros dont 10000 euros prévus comme optionnels. Les participants devront proposer une gestion de ce budget à travers un DPGF (décomposition du prix global et forfaitaire) distinguant clairement ces deux montants.
Jury
Les architectes Matthieu Poitevin et Rémy Marciano, professeurs à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille, Thierry Ollat directeur du Musée d’Art Contemporain de la Ville de Marseille, Patrick Bardou des Editions Parenthèses et un membre de Mécènes de Sud forment le jury de ce concours.
Lauréats
Les sept meilleurs projets sélectionnés par le jury feront l’objet d’une exposition à Weimar en Allemagne puis à Marseille en 2009. Une publication diffusée au niveau Européen est également prévue. Le projet lauréat sera réalisé et présenté lors de la manifestation du bauhaus lab marseille, en parallèle à la foire d’art contemporain Art-o-Rama dans l’enceinte de la Friche de La Belle de Mai à Marseille. La structure lauréate deviendra par la suite un centre culturel éphémère à Weimar en Allemagne, puis dans d’autres villes européennes. Un travail de documentation allant de la conception à la construction sera mise en ligne sur la plateforme innovante bauhaus.tv en partenariat avec ikono.tv.

Les candidats
Le concours est ouvert aux artistes, architectes, scénographes, et designers euro-méditerranéens. Les critères de faisabilité technique et d’assurance sont essentiels pour la réalisation du projet. Nous encourageons vivement les collaborations interdisciplinaires.

Inscriptions
Ouverture du concours 9 février 2009. Les participants devront renvoyer par la poste avec accusé de réception le formulaire d’inscription signé ainsi que les documents demandés. La période de réception de ces pièces est fixée du 1 au 15 avril 2009 à minuit. Les résultats seront communiqués au plus tard le 30 avril 2009.

3.2.09

Pas content le rital !

C’est le quotidien régional “ La Provence” qui le révèle sur son site internet. Le fameux MUCEM, ( MUsée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée ) relancé dernièrement par Nicolas Sarkozy ferait l’objet de recours gracieux, déposés par deux associations, demandant l’annulation pur et simple du permis de construire. Expression d’une démocratie populaire le recours des associations de riverains participe généralement, en France, à une culture du “contre”, mais témoigne aussi d’une fracture de la compréhension et du vécu de la ville en général. Curieusement le quotidien donne la parole à l’architecte, mais pas aux associations, ce qui en soi est assez parlant. Il n’en fallait pas moins pour que le bouillonnant architecte du chef d’oeuvre, Rudy Ricciotti monte sur ses grands chevaux. Cité par “La Provence” cela donne : “ "S'attaquer à la culture, ça ne se fait pas,” et ajoute pour exemple “ Je réalise à Paris l'agrandissement du Louvre dans un secteur hyperprotégé et je n'ai eu aucun recours! Lorsque j'ai gagné le concours du Louvre à Lens, on a préféré une architecte japonaise. Mes amis m'ont dit "attaque, fais annuler la décision". Je ne l'ai pas fait parce qu'il s'agissait de culture." Pour ce qui est du Louvre, il faudrait préciser que Rudy Ricciotti, avec Mario Bellini, ont en charge l’aménagement d’espaces muséaux ( pour les collections des arts de l’Islam,) autour d’une cour fermée, ( la cour Visconti,) isolée d’au moins quatre cents mètres du moindre riverain ( à part la victoire de Samothrace, mais on ne lui connaît pas un caractère belliqueux à cette glorieuse, même si les bras lui en seraient tombés ! )
article tiré de http://www.archicool.com/cgi-bin/presse/pg-newspro.cgi?id_news=5213