27.5.09

Le coup de gueule de Marseille et Lyon

Article trouvé dans la Marseillaise du 27-05-2009, par MICHEL CAIRE.

Transports. Karim Zeribi (RTM) et Bernard Rivalta (Sytral Lyon) dénoncent les 35 milliards donnés pour le métro dans le Grand Paris alors que le reste du pays se partage 710 millions.
« Si on veut faire le Grand Paris et rien à côté il faut le dire », lance Karim Zeribi, le Marseillais président de la RTM, qui était hier au côté du Lyonnais Bernard Rivalta, le président du Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise. Ils ont tenu une conférence de presse commune pour dénoncer cette politique de l’Etat qui ignore les grandes agglomérations de province. Ils dénoncent le fait que 35 milliards d’euros soient prévus pour 130 km de métro dans le Grand Paris alors que, dans le même temps, le Grenelle de l’environnement ne prévoit que 710 millions pour les transports, hors Paris. Karim Zeribi explique le sens de l’initiative : « Face aux choix du gouvernement concernant les aides aux transports publics, nous souhaitons nous unir car nous partageons la même vision. Nous souhaitons dire notre colère face au déséquilibre qui existe entre le Grand Paris et le reste de la France qui n’a que quelques miettes. » Il ajoute : « Les deuxième et troisième villes de France sont ensemble pour dire que notre pays ne se réduit pas à Paris et que, nous-mêmes, mais aussi Toulouse, Strasbourg ou encore Lille aurions pu être associés à cette démarche. » Il considère : « Borloo et Sarkozy doivent entendre le message. Nous ne sommes pas là pour polémiquer, lorsqu’une décision est bonne elle l’est, qu’elle vienne de droite ou de gauche, là elle est mauvaise. » Bernard Rivalta avance : « Simultanément nous avons vu le président de la République, dont ce n’était pas le rôle, annoncer le plan pour le Grand Paris, puis Jean-Louis Borloo et Fadela Amara, Dominique Bussereau et Hubert Falco annoncer des chiffres, dans le cadre du Grenelle de l’environnement, sans aucune mesure avec ceux du Grand Paris. Or, soit on construit une France multipolaire, comme peuvent être l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne notamment, soit on construit une mégapole et l’on met fin à la décentralisation. » Il dénonce également la façon dont les sommes ont été réparties : « C’est du saupoudrage et on a joué les petites villes contre les grandes. » Alors que Karim Zeribi se demande encore : « Sur quels critères, trois des six projets que j’ai proposés ont été rejetés. Je n’en ai aucune idée. » Et l’élu marseillais de conclure : « Force est de constater qu’aujourd’hui on prête aux banques et on n’aide pas les syndicats mixtes des transports. Il faut un Etat moins jacobin, plus partageur, sinon cela produira des frustrations dans la population qui se sent oubliée. »

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