Les honneurs n'ont pas non plus altéré le sens de la formule de Rudy Ricciotti. Grand prix national d'architecture 2006, l'homme de Bandol sourit peu et passe pour un provocateur. Après le sublime Pavillon noir d'Aix-en-Provence et en attendant le musée des Civilisations d'Europe et de Méditerranée à Marseille, Rudy Ricciotti passe à l'étranger. Sans utopie - «elle ne fait plus sens, seule la transformation du réel est un projet critique et révolutionnaire» -, avec la même exigence - «le travail et sa culture produisent de la cohésion sociale, il faut commencer par là !» - , Philharmonique de Potsdam ou pont de la Paix à Séoul, il reste un homme libre : «C'est toujours le même métier. Ce ne sont pas mes expériences chinoises, italiennes, japonaises, algériennes ou allemandes qui permettent de vivre à mon agence...» Architecte-combattant à l'étrange douceur dissimulée, Ricciotti connaît la colère : «On est dans le domaine de la lutte, car notre pays possède une vraie conscience collective au service du laid en architecture.» Il n'a pas tort. «Dans ces conditions, être rebelle relève du minimum éthique.» Alors, bâtir à l'étranger, c'est mieux, plus simple, plus gratifiant ? Laconique : «Je n'ai pas la fascination mythologique de la distance...»
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