30.4.07

Un concours... mode d'emploi.

Trouvé sur www.archicool.com, un article qui interessera sans aucun doute les mécréant aux méandres des concours d'architectures...

Cacophonie à l’Auditorium, les architectes du jury du concours n’apprécient pas la petite musique entendue.
Le fait : Un jury composé de vingt quatre membres, dont 8 architectes, parmi-eux, un seul a finalement accepté de voter .. pour le projet AJN. ( les autres, ayant opté pour celui de Francis Soler. ) Mais alors à quoi sert-il d’inviter des architectes si leurs voix ne comptent pas dans un concours d’architecture ? ou est le débat ? “ Le projet de Zaha Hadid a été rapidement écarté, dès qu’il fut question d’argent. Son projet actait un prix bien supérieur à l’enveloppe. Stratégiquement il était inimaginable, même par un enfant, que le maire de Paris à un an de l’élection municipale, prenne le risque de choisir un projet déjà aussi dispendieux, alors qu’il devra rendre des comptes à ses électeurs sur sa bonne gestion.” “ C’était surréaliste” explique un des participants. Il y a avait deux projets très détaillés ( Soler et Portzamparc, ) et le projet de Nouvel qui entretenait le flou artistique, quitte à sortir du cahier des charges. A un tel point , qu’à un moment il a fallu reprendre Laurent Bayle, ( Président de l’association Philharmonie de Paris, ) qui partait dans une explication de texte, du projet Nouvel, supérieure à ce que permettait de comprendre le dossier du concours. A un moment, un architecte lui a dit “Mais comment savez-vous tout cela ? " "Ces gens avaient l’ambition de nous apprendre l’architecture, à nous architectes, et tout de même, pas les plus mauvais.” A un moment, Fuksas, s’écria, au sujet du projet Nouvel , “mais ce projet est quatre fois plus cher que ce que vous annoncez ! “ A cet instant nous fut commis un membre de la commission technique, qui s’empressa de nous assurer que le projet rentrait bien dans les prix, on ne sait comment il pouvait le dire. La ville confirma qu’elle assurait sa position pour défendre ce projet, mais qu’elle n’engagerait pas un centime de plus que le budget annoncé. Je n’avais jamais autant ri de ma vie” explique alors un des architectes du jury.” “ Seul, Jean-Pierre Caffet, parmi les politiques, a eu le courage de prendre position contre le projet de Nouvel, peut être pour lutter contre l’emprise pro Nouvel auprès du maire de Dominique Alba” dit un autre. “ On entendit même quelqu’un dire, au sujet du projet Nouvel : “ C’est Kobé après le tremblement de terre.” il faut reconnaître aux architectes du jury, de ne pas s’être dégonflés devant le Ministre et le Maire, alors que tous avaient des intérêts personnels avec ces maîtres d’ouvrages.” “ Il était clair qu’il y avait un deal, la question était, quel était ce deal ? et qui pilotait la barque , le ministère ou la ville ? Qui voulait imposer ainsi Nouvel ? “ Il est de notoriété publique que Delanoé aime l’architecture de Gehry et de Hadid, alors il n’est pas étonnant que Nouvel ait voulu faire déconstructiviste, ce qui voudrait dire, qu’il fallait chercher à gagner le vote de Delanoé. Plus étrange, alors que le projet de Soler, allait être un des favoris, ce qui était perceptible dès la commission technique, quatre jour avant le Jury, le quotidien “Le Parisien” y va de son événement ; le procès des héritiers de Vaudoyer contre Francis Soler, il faut savoir que le jugement a été rendu près d’un mois avant. Pourquoi soudain en parler quatre jours avant le jury , alors que l’enjeu pour l’heure c’est une condamnation symbolique à un euro ? “ Un autre architecte explique : “ dans ce quartier assez chaotique, il était étrange de proposer un projet aussi chaotique. A l’inverse, Soler avait une proposition beaucoup plus sereine pour un tel lieux.” Ou encore : “ Ce qui était troublant c’était de se rendre compte que si Nouvel avait fait le projet de Soler, et Soler le projet de Nouvel, le résultat aurait été probablement le même.” Qui pilotait l’avion ? l’Etat ou la Ville ? Annoncé par le premier ministre Dominique De Villepin, le projet de grand auditorium, financé à égalité Etat ( 45%), Ville (45%), et 10% par la région, est le dernier projet attribué sous le septennat Chirac. Après le quai Branly, et Abou Dhabi, l’auditorium est la dernière réalisation pouvant être imposée par ce gouvernement. Cadeau fait à Nouvel ? Oui, mais pourquoi ? Ce qui est choquant ce n’est pas le cadeau, mais le simulacre. Mitterrand n’avait pas hésité à designer Pei pour la pyramide. Derrière cette largesse, se révèle un profond mépris démocratique, aussi bien par les gens du ministère, que de la Ville. Ce sont au moins deux générations, d’architectes, qui se voient ainsi privées et volées, pour un certain temps, de commandes d’importance, aptes à forger les architectes de statures internationales de demain. Ce “brigandage”, c’est l’aveu que la France n’est plus qu’un petit pays. Le meilleur reste pour la fin, dans quinze jours est attribué le réaménagement du quartier Austerlitz ( ZAC Paris Rive Gauche,) et le projet qui tient la corde... c’est celui de Nouvel avec AREP.
Jérôme Auzolle, le 13/04/07

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