« Nous nous sommes interrogés sur notre capacité à instaurer un dialogue avec ce site reçu en héritage. La ville environnante nous a inspiré : Un grand mélange de formes, de choses, de personnes, de possibilités, d’architectures souvent régies par la discordance.La stratification et la complexité des styles et des modes de vie créent la magie de la discordance. La ville est perçue comme un monde en perpétuel mouvement où rien ne doit jamais s’arrêter. La mobilité des personnes, la permanence de la communication, l’évolution continuelle de la perception de l’environnement, sont des vecteurs qui façonnent la ville et qui participent à l’urbanité vécue et projetée.
Mais, au-delà de la réalité, au-delà des contraintes, il faut doter un projet d’une dimension poétique.L’idée formelle régissant notre intervention est de traduire le mouvement, le devenir d’une ville à travers la manipulation des volumes de ses bâtiments, comme dans une recherche d’un jeu spasmodique avec la lumière.
De ce jeu émergent des volumes, ou plutôt des masses, comme érodées par l’eau et par le vent. Les bâtiments que nous avons conçus sont faits non pas pour être contemplés mais pour être parcourus comme des morceaux de ville. Nous avons, dans le respect des surfaces demandées et des limites de hauteur des bâtiments imposées par le PAZ, travaillé sur la création d’un véritable signal urbain, en réponse aux volumes du silo.Les bâtiments prennent pied sur un sol largement occupé par la végétation et ponctuée d’eau. Ce sol se densifie vers le minéral, là où les besoins en trafic sont les plus importants. Les arbres, la végétation et l’eau participent au microclimat qui apportera de la qualité de vie au quotidien. »
« Dans cette ville éternelle, dans toute sa complexité, avec ses tensions, ses contradictions, son passé et son avenir, il y a une magnifique matière pour doter ce lieu d’une nouvelle géographie porteuse d’une nouvelle identité. L’architecture est aussi émotionnelle. Car elle se préoccupe de l’homme, puis de son économie. La réalité est la conjugaison des deux. Le résultat est la géographie. La première chose que doit faire un architecte est de fabriquer un paysage, une géographie, car c’est la géographie qui dote le lieu physique de son identité.La réponse du projet dans ce cas ne peut pas être de l’ordre du « design » ou du «maquillage» urbain.L’étude de son fonctionnement, le positionnement de ses accès, son orientation urbaine, sa lisibilité morphologique sont des enjeux importants afin que ce quartier ne soit pas conçu comme un énième îlot isolé et introverti qui se juxtapose ou s’ajoute à la ville, mais qu’il devienne un véritable « générateur d’urbanité ». La complémentarité, voire la complicité entre les espaces extérieurs et intérieurs est primordiale. Ce sont ces cheminements verdoyants qui guident les visiteurs et les utilisateurs vers les différents bâtiments, vers les différents lieux d’activité. Les halls des immeubles de bureaux, le lobby de l’hôtel, l’accueil du Centre de Convention ou encore le hall d’accueil du multiplexe relient le Boulevard de Dunkerque au mail et au Jardin d’Arenc. » (M. Fuksas)
Plus d'images, là :
http://www.europaconcorsi.com/db/pubrec/architecture.php?id_scheda=3968&idimg=24116
3 commentaires:
OUFF!!
Bienvenue a Fuksas!!!
J'ai pas vu le projet, mais pas de doute ça changera du Silo!!!
Après Zaha Hadid... une belle leçon d'architecture en perspective pour les architectes marseillais !
putain, c'est l'opéra de sydney à Marseille...
cl
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