EXPOSITION "LA FORCE DE L'ART"
Le 10 octobre 2005, inaugurant la Foire internationale d'art contemporain (FIAC), le premier ministre, Dominique de Villepin, avait annoncé avoir chargé le ministère de la culture et de la communication d'"organiser au Grand Palais une grande exposition consacrée aux artistes français contemporains" afin de "donner une nouvelle visibilité à la création française". Baptisée "La force de l'art", cette exposition doit avoir lieu sous la verrière du 9 mai au 15 juin. Elle pourrait être la première édition de ce qui serait appelé à devenir une triennale, dont les éditions suivantes ne se tiendraient pas nécessairement au Grand Palais.
Le commissariat général de "La Force de l'art" a d'abord été proposé à Jean-Louis Froment, ancien directeur du Centre d'arts plastiques contemporain (CAPC) de Bordeaux, qui a décliné l'offre en raison de la brièveté des délais. Catherine Millet, directrice de la revue Art Press, a refusé pour la même raison.
Olivier Kaeppelin, qui dirige la délégation aux arts plastique du ministère de la culture, a alors opté pour la solution collégiale. Il a désigné quinze commissaires, chacun ayant l'entière responsabilité d'un espace de 400 m2. Ces commissaires sont des responsables d'institutions, des conservateurs, des critiques, tels Paul Ardenne, Richard Leydier ou Eric Troncy.
On y trouve aussi un artiste, Xavier Veilhan, qui concevra un espace pour une histoire de la statuaire qui commencerait à Louis XIV.
Les femmes sont très minoritaires - trois sur quinze -, les étrangers absents, à l'exception de Lorand Hegyi, directeur hongrois du Musée d'art moderne de Saint-Etienne. La répartition a cherché un équilibre entre les générations et entre les préférences artistiques.
DANS L'URGENCE
Un "comité de réflexion" où figurent Catherine Millet, Patrick Bongers (président du Comité professionnel des galeries d'art) et Henry-Claude Cousseau (directeur de l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts) a été adjoint aux commissaires. La sélection est annoncée comme "évidemment pas exhaustive". Ces précautions n'ont pas empêché le début d'une polémique, entretenue par les rumeurs d'absence d'artistes renommés : Sophie Calle, Martial Raysse, Claude Viallat ou Raymond Depardon. Des listes d'élus et d'exclus circulent, ainsi que des chiffres : cent soixante-dix artistes auraient été retenus, il y aurait cinq ou six oeuvres produites pour l'occasion. Une première réunion des commissaires doit avoir lieu le 23 mars.
La date est tardive, pour une exposition censée ouvrir un mois et demi plus tard. D'autres données sont aussi surprenantes. Des 2 millions d'euros prévus au budget, 600 000 font encore défaut aujourd'hui. Ils devraient être donnés par des mécènes. La production de la manifestation a été confiée à la Réunion des musées nationaux, contrainte de travailler dans l'urgence et dans un domaine - l'art actuel - dont elle n'est pas spécialiste.
En s'installant au Grand Palais, "La force de l'art", vite surnommée "expo Villepin", s'inscrit dans la filiation de l'"expo Pompidou" : en 1972, soixante-douze artistes avaient été réunis à l'initiative du président de la République d'alors. Elle a laissé un grand souvenir en raison des polémiques qu'elle avait suscitées et d'une inauguration sous la surveillance des CRS.
Le commissariat général de "La Force de l'art" a d'abord été proposé à Jean-Louis Froment, ancien directeur du Centre d'arts plastiques contemporain (CAPC) de Bordeaux, qui a décliné l'offre en raison de la brièveté des délais. Catherine Millet, directrice de la revue Art Press, a refusé pour la même raison.
Olivier Kaeppelin, qui dirige la délégation aux arts plastique du ministère de la culture, a alors opté pour la solution collégiale. Il a désigné quinze commissaires, chacun ayant l'entière responsabilité d'un espace de 400 m2. Ces commissaires sont des responsables d'institutions, des conservateurs, des critiques, tels Paul Ardenne, Richard Leydier ou Eric Troncy.
On y trouve aussi un artiste, Xavier Veilhan, qui concevra un espace pour une histoire de la statuaire qui commencerait à Louis XIV.
Les femmes sont très minoritaires - trois sur quinze -, les étrangers absents, à l'exception de Lorand Hegyi, directeur hongrois du Musée d'art moderne de Saint-Etienne. La répartition a cherché un équilibre entre les générations et entre les préférences artistiques.
DANS L'URGENCE
Un "comité de réflexion" où figurent Catherine Millet, Patrick Bongers (président du Comité professionnel des galeries d'art) et Henry-Claude Cousseau (directeur de l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts) a été adjoint aux commissaires. La sélection est annoncée comme "évidemment pas exhaustive". Ces précautions n'ont pas empêché le début d'une polémique, entretenue par les rumeurs d'absence d'artistes renommés : Sophie Calle, Martial Raysse, Claude Viallat ou Raymond Depardon. Des listes d'élus et d'exclus circulent, ainsi que des chiffres : cent soixante-dix artistes auraient été retenus, il y aurait cinq ou six oeuvres produites pour l'occasion. Une première réunion des commissaires doit avoir lieu le 23 mars.
La date est tardive, pour une exposition censée ouvrir un mois et demi plus tard. D'autres données sont aussi surprenantes. Des 2 millions d'euros prévus au budget, 600 000 font encore défaut aujourd'hui. Ils devraient être donnés par des mécènes. La production de la manifestation a été confiée à la Réunion des musées nationaux, contrainte de travailler dans l'urgence et dans un domaine - l'art actuel - dont elle n'est pas spécialiste.
En s'installant au Grand Palais, "La force de l'art", vite surnommée "expo Villepin", s'inscrit dans la filiation de l'"expo Pompidou" : en 1972, soixante-douze artistes avaient été réunis à l'initiative du président de la République d'alors. Elle a laissé un grand souvenir en raison des polémiques qu'elle avait suscitées et d'une inauguration sous la surveillance des CRS.
Philippe Dagen
(source Le Monde)
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